Sidi Bemol entre folk berbère et chant indien
Fondé à Paris il y a une vingtaine d’années, le groupe Cheikh Sidi Bemol est devenu une institution en Algérie grâce à ses textes mordants alliant humour et nostalgie et portés par un habile mélange de traditions maghrébines et de rock. Aujourd’hui, le chanteur Hocine Boukella revient sous le seul nom de Sidi Bemol avec Âfya, disque pour lequel il s’est entouré de musiciens français et de Dhoad, formation de Gitans du Rajasthan. Tel un barde un brin désabusé, un stoïcien amusé qui aurait enfin pu jeter à la mer ces cartes, fiches et tampons qui déterminent ici-bas la condition de l’exilé (“Etranger où que j’aille, / Mes drapeaux, mes médailles / Ne sont que des chansons / Juste un détail”, chante-t-il dans Apatride), Sidi Bemol y poursuit sa navigation entre folk berbère, chaâbi algérois et chant indien, s’offrant même une interprétation personnelle d’un titre du génie du qawwali Nusrat Fateh Ali Khan pour délivrer son ultime sagesse : “L’amour est mon juge / Quoi qu’il advienne”. Il se produira les 3 et 4 avril au Studio de l’Ermitage.