Article Le Soir d’Algérie: Mettez un Bémol dans votre soirée

Le Soir d’Algérie
Le Soir d’Algérie

Par Kader Bakou
Il est fortement conseillé de commencer ses soirées de Ramadan avec un cheikh et une assemblée de gnawa. Cheikh Sidi Bémol et le groupe Ouled Bambara (les fils de Bambara) ont ouvert les soirées ramadanesques à l’Espace Plasti (ma place) d’Alger. Jadis, les Bambaras ont fondé le royaume Bambara de Ségou en Afrique de l’Ouest. Aujourd’hui, on les trouve, principalement, au Mali, au Burkina Faso, au Sénégal et en Guinée. D’ailleurs, on dit que «gnawi» veut dire «le guinéen». A l’espace Plasti, les Ouled Bambara ont interprété deux longues chansons gnawies avant de céder la place à Cheikh Sidi Bémol. On aurait pu l’appeler Cheikh Sidi Dièse, car l’ambiance de la soirée déjà bien lancée par les «disciples» augmente d’un ton. El bandit et Saâdia sont reprises en choeur par les très nombreux fidèles. Les femmes semblent préférer Ma kayen walou khir men l’amour (il n’y a pas mieux que l’amour). A la séance débat, Cheikh Sidi Bémol parle de Berbérodrome, son prochain album qui sera un mélange de rythmes algériens et tsiganes. Il parle aussi des chants marins et de la musique berbéro-celtique. «Il y a une grande ressemblance entre la musique kabyle et celle bretonne. D’ailleurs, quand je chante des chansons kabyles en Bretagne, les gens me disent que ce sont des chansons bretonnes», explique-t-il. Au final, Cheikh Sidi Bémol et Ouled Bambara interprètent ensemble Goumari, sous des applaudissements nourris. Cheikh Sidi Bémol dit qu’il faut écrire Ma kayen walou khir men l’amour dans la Constitution. C’est la meilleure proposition dans l’histoire mouvementée et tourmentée de l’humanité. K. B.